5. Réflexion et analyse : activités créatives et thérapeutiques. InsightShare vidéo participative
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5.1 Ladakh, 2004
PARTIE 5:
LES APPLICATIONS DE LA
VIDÉO PARTICIPATIVE
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LA VISION DE
INSIGHTSHARE SUR LA
COMMUNICATION POUR
LE DÉVELOPPEMENT
"La communication est réellement une pulsion pour le développement ."
Panos Londres Online
Nous croyons que la communication est la clé du succès des projets participatifs, avec des impacts durables et de grande envergure. La communication ne devrait pas se placer à la fin d'un projet, elle devrait être intégrée à toutes les étapes : de la conception du projet à la mise en œuvre, en passant par le suivi et l’évaluation. Notre travail de spécialistes en communication participative dans des projets dans le monde entier nous a appris que la stratégie de la communication la plus efficace est celle qui vient directement des bénéficiaires du projet et du travail lui-même. Le message que nous répétons aux ONG, aux groupes de charité, aux instituts de recherche et aux services de vulgarisation qui nous consultent est « laissez le travail parler par lui-même »!
Quelques grands travaux participatifs ont été menés avec des communautés à travers le monde entier. Le problème rencontré par beaucoup d'animateurs de terrain est comment communiquer correctement l'énergie et la vitalité générée pendant la mise en œuvre du projet sans marginaliser les groupes qu’ils cherchent à renforcer ? Des rapports et des documents aussi improductifs que le papier sur lequel ils sont écrits, font très peu justice aux processus dynamiques de base. Trop souvent, les initiateurs du projet finissent par parler à la place des populations concernées, utilisant les médias
écrits qui sont souvent inintelligibles pour elles.
Communication menée par les bénéficiaires
Quand la vidéo participative est appliquée à différentes étapes d'un projet, plusieurs objectifs sont accomplis à la fois. Elle peut non seulement rehausser le travail avec les communautés, briser les barrières entre les animateurs et les populations locales, mais elle fournit aussi automatiquement un enregistrement du travail pendant qu'il progresse. Une telle approche, ingénieusement appliquée, peut alimenter un processus continu de vulgarisation et de réaction, ainsi qu'un enregistrement en direct du processus participatif en action.
Si ce matériel est monté en films complets, ceux-ci peuvent devenir une puissante ressource qui, avec le consentement et la participation de ceux qui l’ont créé, peut être utilisée longtemps après l'achèvement du programme.
Pour exemple, ils peuvent être projetés pendant des ateliers ou des conférences avec :
• Les responsables politiques locaux et nationaux pour les informer du travail et augmenter leur compréhension de la dynamique ainsi que des obstacles qui affectent les groupes marginalisés, et leur montrer ce qu'ils peuvent faire pour les appuyer.
• Les bailleurs de fonds nationaux et internationaux pour les informer des activités de votre organisation, et au-delà de tout, de votre travail novateur auprès de la communauté. De cette façon, on encourage les donateurs à continuer à appuyer le projet.
• Les ONG locales, les services de vulgarisation, les projets de développement, les universités et des institutions de formation, comme un document de formation et d’information et un exemple de méthode participative en action.
• Une audience globale, en montrant les films à des conférences internationales,
à des festivals cinématographiques, des cinémas locaux, sur la télévision nationale et sur Internet (tout dépendant de l’obtention de l'autorisation des participants qui ont été impliqués dans la réalisation des films).
5.2 Ladakh, 2004
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"La VP m’a paru particulièrement bien adaptée aux populations rurales, après seulement une petite formation à coût modéré,pour créer des récits vivants sur leur propre expérience. Très adaptée aussi pour partager avec leurs homologues ailleurs dans le pays ou même à l'étranger" .
Claire Milne,
Consultant ICT Telecoms
La combinaison de différents outils de TIC
(Technologies d’Information et de Communication) pour le développement
Des résultats excellents peuvent être accomplis en combinant la vidéo participative avec les projets de radio communautaire ou internet et les technologies de l'informatique. Par exemple, une interface entre la vidéo participative, la radio en adaptant les idées, les messages et les voix enregistrées par les villageois dans les émissions. De cette façon, en ce qui concerne les projets de développement, les TIC peuvent diffuser plus largement les émissions ainsi que la grande accessibilité de la vidéo participative et sa capacité à engager une forte participation. Nous avons trouvé que cette combinaison peut être parfaite pour une première introduction aux TIC, moins intimidante que l'ordinateur et plus apparentée à la traditionnelle forme de communication et à l’art de conter.
LES APPLICATIONS
L’application des méthodes de la vidéo participative dans tout projet ou programme dépendra des intérêts et besoins des diverses organisations, de leur créativité et de jusqu’où ils souhaitent s'investir. Quelques idées montrant comment la vidéo participative peut être utilisée pour ajouter de la valeur à un programme, augmenter son efficacité à travailler avec les communautés cibles, atteindre des audiences spécifiques, sont développées ci-dessous :
1. travailler avec les groupes marginalisés
Un institut de recherches pour les parties prenantes / groupes de communauté: faites par exemple une vidéo participative avec les parties prenantes locales décrivant les priorités locales, les peurs et les attentes au début de l'organisation, avant la réalisation.
Modèle d’exercice de consultation pour jauger la perception locale et bâtir un consensus : (Voir annexe 3, 10 les étapes d’utilisation de la vidéo participative).
D’un groupe social marginalisé à l’ensemble de la communauté: montrer un film de la vidéo participative fait par un groupe et l’utiliser comme un outil pour stimuler la discussion et la participation parmi les autres groupes de la société. Les participants peuvent vouloir filmer par eux-mêmes des interviews pour mesurer les réactions au sein de l'audience et enregistrer les réactions.
Les animateurs peuvent utiliser de telles projections pour identifier et rassembler de nouveaux groupes de travail en utilisant les mêmes méthodes de la vidéo participative.
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De Communauté à communauté: montrer les films produits aux autres communautés et les utiliser comme un outil pour inspirer et initier le même processus d'analyse et d’action locale dans la deuxième communauté. Cela permet d'étendre les impacts du travail et de rehausser la prise de conscience, mais c'est aussi une chance d'impliquer de nouveaux groupes, de souligner les différences aussi bien que les similarités.
Visite d’échange d’une communauté à une autre communauté: en introduisant la vidéo participative dans ce processus comme un outil pour un plus large partage, d’échange équitable et de renforcement d’équipes (se concentrer sur une tâche partagée et s’amuser ensemble !). Les visites d’échange peuvent
être coûteuses et souvent seule une poignée des membres de la communauté en bénéficie. Avec la vidéo participative, l'apprentissage et l'échange peuvent
être consignés, permettant à l’ensemble de la communauté ou à d’autres communautés de bénéficier de cet échange.
Des Communautés aux instituts de recherche /politique à l'échelle locale et régionale : en utilisant les films produits pour inspirer et influencer d'autres chercheurs, les décideurs, etc. Établir des canaux d’échange entre des mondes différents qui s’écoutent rarement les uns les autres (avec la participation et/ou l’autorisation des groupes auteurs des films).
2. Les idées pour impliquer les politiques/décideurs :
Les réponses vidéo des chercheurs et responsables politique/décideurs aux messages vidéo de la communauté:
Visite des responsables politiques à la communauté : comme ci-dessus avec la visite d’échange de la communauté à une autre communauté, mais en impliquant les décideurs sur le terrain. Ceci peut être difficile à organiser et peut-être un ou deux individus seulement seront disponibles! Un responsable politique partageant une tâche d'enregistrement de la vidéo participative avec les membres d’une communauté, cela peut être une bonne façon d'équilibrer les rapports. Ils s'amuseront ensemble et créeront quelque chose que le responsable politique peut montrer
à son réseau de collègues et de supérieurs.
Utilisation de la vidéo participative pour faciliter les ateliers multi – acteurs : Un moyen d'impliquer les différents groupes ensemble sur un pied d’égalité, de renforcer la confiance des populations qui se sentent mal à l 'aise dans un atelier, ou sont analphabètes. Les membres de la communauté présentent leurs films et ceux-ci
CD
CD-ROM
“NORMA Himalayan excerpts”
5.3. Ladakh, 2005.
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“La vidéo participative que nous avons réalisée
était le plus important outil de campagne utilisé pour sauver les ateliers en commun au bord du canal. Il a fait que les gens s’engagent et
écoutent. Il a porté les ateliers du bord du canal dans les bureaux où les décisions sont prises”.
Adrian Arbib, militant de l’environnement, Oxford,
Royaume-Uni
“Un très bon outil pour défier le tabou entourant la santé mentale ”.
Alison Leverett-Morris,
Directeur des arts et de la bienfaisance pour la santé, Royaume-Uni deviennent le point de départ de discussions et de travail de groupe qui sont tous consignés en utilisant des outils de la vidéo participative plutôt que des notes écrites. Ceci permet aussi un plus large partage des résultats de l’atelier au sein des communautés, des réseaux personnels et professionnels des participants de l'atelier et du grand public (si pertinent). Pour voir comment
INSIGHTSHARE a facilité un tel atelier voir l’étude de cas NORMA, page 87.
3. Les campagnes
La vidéo participative possède un formidable potentiel pour faire ressortir des histoires personnelles dans le but de soutenir les campagnes et renforcer la compréhension et le consensus dans des situations potentiellement conflictuelles. Les décideurs peuvent mieux répondre aux appels des populations de base plutôt qu’aux organisations, aux académies ou aux activistes qui font campagne pour eux. Les vidéos Participatives sont fortes, directes et montrent une image plus complète de ce qui est en jeu.
4. La recherche Participative
Elle génère des connaissances, initie l’action locale, favorise la prise de conscience, un suivi et une extension considérable. Pour une discussion plus approfondie de cette application voir l'Annexe 4, Recherche
Participative de InsightShare.
5. La recherche menée par la communauté
Assister les groupes dans les communautés cible à exécuter leur propre recherche en utilisant la vidéo comme un outil leur permettant de consigner les connaissances et les idées locales, aussi bien que produire les nouvelles connaissances et des solutions fraîches. Les conclusions des populations locales peuvent être incluses dans les rapports des multimédias et des publications, en apportant leur qualité en tant qu'auteur dans le processus et développer une synthèse de la connaissance scientifique et locale. (Voir l’étude de cas portant sur les problèmes de la Route Cowley, page 92).
6. Le suivi et l'évaluation Participative
L’utilisation de la vidéo, plutôt qu'une étude des attitudes pour regarder le progrès pendant la recherche, peut mettre la communauté sous contrôle. Ceci est visuel et accessible à tous. Elle permet à la communauté de mettre en
évidence les questions et les domaines d'intérêt que nous ne concevons pas forcément en tant qu’étrangers. Des choses qui émergent des films qu’ils produisent, dévoilant de nouveaux axes d'investigation, et pouvant aider à déterminer le genre de questions quantifiables intéressant les partenaires.
Pour un exemple de la vidéo participative qui a été utilisé pour le S&E voir
étude de cas “Énergie Solaire”, page 83. La technique d'évaluation "Le
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Changement plus important "
(Most Signifiant Change) (voir
Annexe 7, Les références) a été adapté récemment et combiné avec les techniques de la vidéo participative par InsightShare pour aider les bénéficiaires à consigner et partager leurs histoires "d’important changement". Les prises de vue peuvent être utilisées dans la préparation des derniers rapports d'évaluation du projet et être partagées avec les rapports écrits traditionnels.
7. Partager les innovations et les meilleures pratiques
"Les groupes impliqués peuvent décrire et communiquer leurs réalisations avec leur propres mots. L'utilisation de la vidéo participative permet de collecter et de partager les meilleures pratiques et les leçons apprises. Souvent, pendant qu’ils collectent les leçons apprises, le personnel et les experts obtiennent les informations de la mise en œuvre du projet. En analysant de telles informations, ils peuvent alors préparer des manuels et ajuster la vision exprimée par les communautés locales en considérant ces données comme venant de leur propre perspective. Quand les ONG et les communautés locales recevront les résultats et les évolutions effectuées ils pourront avoir des difficultés à comprendre complètement l'essence du projet. L'usage de la vidéo participative peut permettre aux gens d'avoir une interaction virtuelle avec leurs confrères d'autres villages.
Tout en regardant le matériel vidéo, ils obtiennent directement des informations sans que s’insinuent les professionnels de l’université."
Stanislav Kim, PNUD SGP Coordinateur National, Kazakhstan
8. Les projets de vidéo
Le PNUD/FEM explore d’avantage cette application. La vidéo participative pourrait permettre à une plus large communauté illettrée d’attacher un documentaire visuel à leur proposition de projet (spécifiquement comme demande initiale, pas comme le remplacement de la proposition du projet).
Souvent la décision quant à la demande de subvention est faite sur la base de la proposition du projet. Les experts, et seulement dans certains cas les membres du comité de pilotage, ont l’opportunité de visiter le site des projets proposés. Dans ce cas le Comité National de Pilotage (CNP) est représenté par un ou deux membres seulement. Par conséquent la soumission d’un projet de vidéo de 10-15 minutes peut faire ressortir en direct le désir et la vision de
81
5.4 India, 2005
82 la communauté tout en augmentant les chances de succès des propositions en provenance des communautés indigènes et marginalisées.
9. Les Nouvelles approches de conduite de la recherche pour les étudiants
La vidéo participative peut être un outil puissant de recherche action et un bon moyen pour les étudiants d’apprendre des communautés cible elles-mêmes. Les partenaires de l’IDS (Institut of Development Studies) en RDC pourraient explorer l’introduction de la vidéo participative, la recherche participative et les approches de vulgarisation dans les institutions d’études supérieures avec l’approche de InsightShare.
10. Le travail de la résolution des conflits
InsightShare a mené un travail exploratoire combinant la vidéo participative avec les méthodologies de communication non-violentes (CNV) pour aider à bâtir des canaux entre les groupes en conflit. Ceci peut être un travail délicat et les projets pilotes pourraient être menés par les partenaires en collaboration avec InsightShare.
LES ÉTUDES DE CAS
DE INSIGHTSHARE
De plus amples informations sur tous ces projets peuvent être trouvés sur notre site web www.insightshare.org Là, vous pouvez voir ceux-ci et d’autres films aussi bien que télécharger des rapports et des articles plus détaillés.
1) ÉNERGIE SOLAIRE = FORCE
DE LA COMMUNAUTÉ
CONTEXTE/ HISTORIQUE:
Ce programme d'action de la communauté a été développé en dehors d'un projet de vidéo participative mené par les auteurs dans la région du désert du
Turkménistan en 1999. Les changements politiques et économiques majeurs avaient coûté la vie à beaucoup de bergers. Les villageois ont eu l’impression que l’électricité améliorerait leur manière de vivre et encourageraient les populations à rester dans le désert plutôt que de partir vers les régions irriguées du sud.
"Plusieurs personnes ont déjà abandonné ce village, ils vont vers le sud parce qu'ils pensent que la vie y est meilleure. Chaque fois qu’une famille quitte le désert et abandonne ses animaux, c'est un troupeau de plus que la nation a perdu "
Le doyen du village
Notre travail de vidéo participative a montré combien il était important que ces communautés elles-mêmes remplissent le vide laissé après la chute subite du système Soviétique paternaliste.
Cela a exigé une meilleure coopération dans le village et une plus grande capacité d’action de la communauté; c'est seulement alors que les villageois ont pu adresser les questions sur les menaces de
QUAND :
2001 - jour présent
OÙ : Le désert Kum
Karra au Turkménistan
LES MOT-CLÉ : énergie renouvelable, action communautaire, la VP pour suivi et
évaluation, relever la conscience parmi les agences donateurs.
5.5 Turkmenistán, 2003
83
"Nous avions l’habitude de tricoter des chaussettes à la lumière des lampes à pétrole qui fumaient.
Maintenant nous pouvons mieux travailler et la fumée ne nous étouffe plus" .
Une femme du village
Garregul
"L’électricité est utile.
C'est bien de regarder les informations; bon pour l’éducation, bon pour votre vie. Si vous n'ayez pas une radio ou une
TÉLÉ vous ne savez pas ce qui se passe".
Un jeune homme local départ de plusieurs familles. Le programme « l’énergie Solaire = Force de la
Communauté » a eu pour objectif d'unir ces différents éléments. Le film de la vidéo participative fait par la communauté des bergers nous a aidé à augmenter l’appui et la prise de conscience au sein de la communauté internationale du bailleur de fonds basée dans Achgabat.
Ce qui a été fait/Le récit
L'installation de l’énergie solaire a été combinée à la création d'un troupeau de moutons communautaire. Chaque famille a échangé une brebis et une agneau contre un panneau solaire. Ces animaux sont devenus la propriété collective du village et ont été utilisés comme une action de fonds communautaire. La ressource de base des villageois s’améliorait à mesure que la taille du cheptel augmentait, leur permettant ainsi de mener leurs propres actions communautaires.
Les villageois ont choisi une personne pour s'occuper du troupeau communautaire et une autre pour représenter les intérêts du village et vérifier l’accroissement du troupeau et ses conditions de vie. Le berger doit obtenir un taux de natalité du troupeau de 88% et devient propriétaire de la moitié des agneaux en paiement de son travail. Tout le monde était satisfait de cet arrangement qui évitait les malentendus ou la méfiance.
Comment cela a été fait/processus
Le travail était mené par la communauté, avec toutes les décisions prises aux réunions communautaires, en vue de maintenir la transparence et la propriété locale. La structure du programme elle-même a été dictée par la culture locale et les traditions. Les animateurs de InsightShare ont aidé chaque village à développer un plan d'action communautaire esquissant les améliorations qu'ils souhaitaient apporter pendant les trois années suivantes avec l'aide du troupeau communautaire nouvellement créé.
Les membres de chaque ménage étaient entièrement impliqués dans l'installation du processus. De cette manière ils ont appris comment leur système pouvait fonctionner et comment mener la maintenance de routine.
Chaque fois que nous avons commencé le travail dans une nouvelle communauté, un berger du dernier village nous a accompagnés pour transmettre ses connaissances techniques acquises et partager les expériences de sa communauté.
Pendant la phase de conception du programme nous avons utilisé la vidéo participative comme un outil pour décrire les défis et les processus de prise de décision à partir des perspectives des bénéficiaires. Dans toute action communautaire il est important d’avoir tout le village avec soi : à savoir, hommes, femmes, personnes âgées et enfants. La vidéo participative a joué un rôle important dans l’implication des groupes, dans la planification et la mise en œuvre des différentes étapes. Par exemple, les femmes, dans cette
84 partie de Turkménistan, n'assistent habituellement pas aux réunions communautaires. Des visites de porte à porte ont été effectuées par l'animateur de la vidéo participative pour s’assurer que tous les points de vus avaient été recueillis.
Quelquefois la vidéo a été utilisée pour enregistrer les réunions importantes de communauté et pour permettre aux femmes de donner leurs propres idées et suggestions. Tous les films incluant les évaluations et les réactions des femmes ont été projetés aux écrans le soir à la communauté entière pour s'assurer que leurs idées et opinions avaient été entendues.
Autrefois la vidéo participative était périodiquement utilisée pour les objectifs du suivi-évaluation, et pour partager les idées et les actions horizontalement (entre les villages différents) et verticalement (avec l’administration locale et les bailleurs de fonds). Une partie de ce suivi-
évaluation consiste en l’interview des villageois les uns par les autres au sujet de leurs sentiments sur comment les choses progressent. Nous avons trouvé que les populations, en particulier les femmes, sont plus disposées à exprimer leurs pensées les unes aux autres plutôt qu'à un étranger.
Qui a été impliqué
Animé par Chris lunch et Jabbar Abdul, de InsightShare, Turkménistan. Nous avons aussi travaillé en étroite collaboration avec les Akimats (services administratifs).
Ce qui a été accompli/résultats
Le programme se déroule depuis 2001, fournit de l’électricité à plus que 450 individus, dans six différents villages de bergers au cœur du désert Karra Kum au Turkménistan. Dans chaque village, la dépendance aux solutions et aux appuis externes a été réduite, l'action communautaire ainsi que la prise de décision collective a été encouragée. Un travail auxiliaire à celui du berger a été aussi créé.
Un court métrage a été fait au sujet du programme. Une version Turkmène
était projetée aux populations d’Akims (les maires) pour les aider à mieux communiquer leur travail et pour obtenir leur soutien. Il a aussi été projeté aux nouveaux villages qui ont rejoint le programme. Une version en langue anglaise a été projetée aux bailleurs de fonds internationaux et peut être vue sur notre site web.
Quelle différence cela a-t-il fait/impact
Ceci est un exemple de comment la vidéo participative peut mener à des actions communautaires. Notre travail a renforcé le message selon lequel les communautés ont le pouvoir d'améliorer leur propre situation, érodant les mentalités de désespoir et de dépendance. Il y a eu beaucoup d'impacts
"El año pasado pudimos alquilar un tractor para excavar nuestro Oy
(colector de agua lluvia).
Es un trabajo que debe hacerse cada tres años; sin embargo, no habíamos podido hacerlo durante quince años porque la comunidad no se unía. Ahora con el rebaño comunal ya no hay discusiones sobre quién debe pagar qué cosa."
Jefe de familia, aldea de Garregul
" S'il y a un puits qui ne fonctionne pas convenablement ou des puits détruits ou si nous avons besoin d’en creuser un nouveau, c'est le moment d’utiliser ce rassemblement ".
L'Aîné du village
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" L’approche d’éducation de bas en haut de
InsightShare a été un véritable succès dans le
Turkménistan. Le succès du projet solaire a ouvert des portes, pas seulement pour
InsightShare mais aussi pour les projets de développement en général ".
Étudiant en MA d’Études en Développement,
Université de Dublin positifs de ce travail, à la fois en termes de fourniture d'énergie solaire et de développement de la force de la communauté.
Quelles sont les choses qui ont marché / facteurs de succès
• Travailler d'une manière sensible avec la communauté, en les laissant nous mener, et développer ensemble chaque étape du projet.
• Visiter régulièrement tous les ménages et échanger avec les membres.
• Sélectionner les films et inviter les représentants des bailleurs de fond aux villages pour leur exposer les réalités de la vie du désert ainsi que les bases de la culture. Cela a aussi aidé à élever le profil de ces communautés « oubliées » du désert, à gagner l’appui pour notre travail de même que pour le développement localement mené en général.
• Le système d'échange de moutons contre les panneaux solaires a bien fonctionné, pas seulement parce qu'il a permis la création du troupeau communautaire, mais aussi parce que les villageois étaient fiers de posséder leurs propres panneaux solaires. C’est l’assurance qu’ils vivront bien par la suite.
Défis et Obstacles
Le financement a été un défi, comme souvent il est pourvu pour une période limitée (deux ans maximum). En réalité ce genre de travail communautaire prend beaucoup plus de temps. C'est seulement à travers notre engagement personnel pour cette cause que nous avons été capables de faire fonctionner ce programme - à travers le rapiècement des fonds d'un bailleur de concert avec les autres et en maintenant le contact avec les communautés après le tarissement des fonds. De cette manière nous avons été capables de cheminer lentement vers notre objectif de départ de 2002 qui était de fournir l'éclairage solaire pour 100 ménages (nous sommes actuellement à 69).
Les leçons apprises
• Laisser la communauté mener.
• Toujours privilégier l’inclusion et la propriété locale.
• Montrer un respect aux autorités locales en les maintenant impliquées, les mettre régulièrement au courant et renouveler les liens.
• Le fait de relier le développement des énergies renouvelables et le développement de la communauté est très efficace.
Comment a t-il été financé
Les micro-financements de: l'Ambassade de Grande Bretagne, l’Ambassade d’Allemagne (Achgabat), l'Ambassade de Nouvelle Zélande (Moscou),
Ambassade hollande (Islamabad).
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(2) NORMA - LA GESTION DES
RESSOURCES NATURELLES DANS
LES RÉGIONS DE MONTAGNE D'ASIE
Les exigences de la recherche menée par la communauté
Contexte/Historique
Ce projet financé par la commission Européenne a eu pour but d’identifier les exigences clefs de la recherche pour la gestion des ressources naturelles afin de soutenir les politiques existantes de développement intégré durable des montagnes dans la région de Kush-Himalayen Karakoram - hindou (KHKH).
InsightShare a utilisé les techniques de la vidéo participative pour permettre aux communautés locales, aux ONG et aux organisations de base de communiquer elles-mêmes leurs visions et leurs idées, directement aux scientifiques, aux hauts responsables politiques et aux bailleurs de fonds.
Ce qui a était fait/Le récit
Ce projet avait deux étapes : pendant la première phase, les groupes de la communauté et les ONG locales dans trois pays (l'Inde, le Pakistan et la Chine) ont pris part aux ateliers sur la vidéo participative. InsightShare a travaillé avec les nomades à l’Est du Tibet et à Ladakh et les paysans au Pakistan et
Ladakh, choisissant des communautés relativement isolées et vivant en haute altitude.
La deuxième phase a consisté en un atelier avec plusieurs parties prenantes, tenu en Écosse, suivi par les représentants d'organisations de recherche nationales et d'universités, des départements du gouvernement, des organisations de développement, des ONG et par les représentants locaux des communautés avec qui nous avions travaillé. Les versions montées des vidéos faites par les communautés ont été présentées à l'atelier par ces représentants locaux. Le plus souvent, les organisations gouvernementales et les instituts de recherche établissent les priorités et déterminent quels domaines de la gestion de ressources naturelles requièrent de l’attention dans ces pays. À cet atelier nous avons fortement critiqué cette manière de travailler.
QUAND :
2004 - 2005
OÙ : Inde, Chine,
Pakistan y Royaume-
Uni
LES MOT-CLÉ : des ressources naturelles, la synthèse des connaissances locales et des connaissances scientifiques, les recherches participatives, la VP pour les ateliers multi acteurs, Échange et apprentissage entre les régions.
CD
CD-ROM
“NORMA Himalayan excerpts”
5.6 China, 2006
87
" Cette région a plusieurs richesses. Nous avons besoin de les mettre en valeur ".
A partir de la vidéo de
Gahkuch, Pakistan
" Les films montrent les différentes familles et comment ils vivent ici. Il montre la réalité, la vie telle qu’elle est ".
A partir de la vidéo de bMuqu, Chine
Comment cela a été fait/processus
Dans chaque pays nous avons cherché à travailler avec les ONG locales qui partageaient notre esprit participatif et nos fondements et qui avaient de puissants liens avec les communautés et le gouvernement local. La sélection des partenaires locaux a commencé avec des recommandations et des recherches faites sur l'internet, par le suivi des communications email sur plusieurs mois. De ces organisations nous avons formé deux animateurs locaux dans chaque pays, une femme et un homme. Ces stagiaires étaient en plus des traducteurs. Nous avons utilisé les jeux et méthodes détaillés dans ce livre de poche pour travailler avec un échantillon de participants dans chacune des communautés de genre, âge et statut social différent. Nous avons passé entre
4 et 10 jours dans chaque communauté impliquée comme beaucoup de personnes dans le processus de tournage, en planifiant ou filmant si possible. Après que le film ait été traduit puis monté par InsightShare à leur retour au Royaume-
Uni, les brouillons des films ont été retournés aux partenaires locaux pour qu’ils les montrent aux communautés concernées, et recueillent leurs réactions.
À l'atelier d’Écosse, les représentants locaux ont montré les vidéos de leurs communautés. Nous avons ensuite travaillé en mixte, des petits groupes utilisant les méthodes participatives pour permettre un échange équitable des points de vues entre toutes les parties prenantes clés, indépendamment de leur niveau d'éducation formelle. Les buts étaient d’identifier les besoins majeurs de la recherche, de développer les stratégies qui permettraient de les satisfaire, de mettre en œuvre et prédire la probabilité de réussite. L'atelier a
été filmé. Les vidéos de l'événement (y compris la vidéo participative des messages des scientifiques) ont été traduites dans les langues locales et retournées aux communautés concernées, avec les versions traduites de quelques-unes des vidéos participatives produites.
Qui a été impliqué
Ce projet a été conduit par InsightShare en partenariat avec l’Institut
Macaulay, Aberdeen & ICIMOD, Népal. Nos partenaires locaux étaient: en
Chine, Upper Yangtze Organization et plateau Perspectives (Zhiduo,
Qinghai); en Inde, l'Alliance des Femmes et ISEC (Ladakh); au Pakistan, la
Fondation Aga Khan (Gahkuch). Les animateurs de InsightShare: Nick Lunch,
Emilie Flower, Jabbar Abdul, Chris Lunch & Dominici Elliot
Ce qui a été accompli / résultats
• Plus de 40 participants, y compris les villageois, les travailleurs communautaires, les scientifiques, les ONG et les représentants du gouvernement de la région montagneuse KHKH, ainsi que de la Norvège, de la Suisse et du Royaume-Uni, ont assisté à cet atelier.
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Quatre films de la vidéo participative ont été réalisés ainsi qu’ un film décrivant l'atelier. Un film de synthèse de 40 minutes a aussi été produit.
• Les communautés ont envoyé des réactions positives, ayant senti que leurs connaissances, leurs opinions avaient été écoutées et avaient eu un impact.
• Les vidéos produites ont déjà été montrées à une large gamme d’audiences, et plus récemment aux chercheurs qui ont assisté à la conférence de Perth sur le Changement Global du Climat dans les régions
Montagneuses (GLOCHAMORE).
Quelle différence cela a-t-il fait/impact
• Projeter une vidéo plutôt que faire un discours met les représentants de la communauté locale sur un pied d’égalité avec les scientifiques, les participants des ONG, qui peuvent avoir plus d'expérience des conférences et plus l'habitude de parler en public. Ils ont aussi été d’une grande valeur pour aider les agences externes à apprécier, non pas seulement les problèmes, mais aussi les solutions que les communautés locales souhaitent pour la gestion de leurs ressources naturelles.
• Les vidéos projetées à l'atelier en Écosse ont changé l'opinion des partenaires et des scientifiques présents sur la recherche participative. Ils se sont rendu compte du besoin de produire des projets qui impliquent les connaissances locales et fait une différence ????aux communautés locales.
• La traduction des films produits dans les langues locales a optimisé le potentiel d’échanges et d’apprentissage de ces vidéos entre les riverains dans la région KHKH.
• L'enregistrement de l'atelier d'Écosse a permis aux villageois de voir quel impact leur film a eu sur les participants présents. Il était important de compléter cette boucle de feedback et de renforcer les communautés qui ont pris part au projet.
• D’autres impacts de ce travail viendront avec une plus large diffusion des films auprès des ONG locales et régionales et des institutions
Gouvernementales, ainsi que des organisations de recherche et de développement portant un intérêt à la région/au sujet.
5.7 China, 2004
" Les idées des gens et leur manière de penser ont a changé au fur et à mesure que l'atelier se déroulait. Dans certains cas de manière
émouvante ".
A partir des évaluations
écrites de l'atelier
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