Les critères de l’APG pour l’analyse. bit Audit participatif de genre du BIT
Audit participatif de genre du BIT: Pertinence et mode d’emploi pour les Nations Unies et leurs organismes concept du «programme unique» des pays Unis dans l’action, l’égalité des sexes est un des principes opérationnels communs. Par conséquent, la plupart des questions phares demeurent pertinentes.
Les APG, en particulier ceux des programmes communs, auront plus d’effet s’ils sont menés à des moments stratégiques du PNUAD ou du cycle du programme (par exemple, au stade de l’élaboration ou de l’examen à mi-parcours). Les APG effectués à des moments non stratégiques peuvent avoir moins d’effet, auquel cas des APG propres à l’organisme peuvent mieux convenir.
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Critères des APG pour l’analyse
Aux fins des APG des Nations Unies, les critères de base pour l’analyse ont été regroupés en ensembles qui simplifieront l’examen.
I. Compétences et connaissances existantes et renforcement des capacités, en matière de parité
A. (des éléments de base A à L) Contexte de l’unité soumise à l’audit et sa relation avec les questions de parité qui sont pertinentes par rapport au domaine technique, au débat en cours sur ces questions et aux initiatives liées à la parité
D. Niveau d’expertise de l’unité vis-à-vis des questions de genre et stratégie utilisée pour développer des compétences en la matière
Les questions phares pour le critère A – Les problèmes et le débat
actuels concernant la dimension de genre (internationaux, nationaux et dans l’unité auditée) et les liens de l’unité avec les dispositifs natio-
naux et les organisations féminines – dressent le décor pour le rôle de l’EPNU dans la création de connexions entre le débat concernant la dimension de genre au niveau international et la mise en œuvre visant
à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au niveau du pays. Souvent, les nobles idéaux exprimés dans les enceintes internationales concernant l’égalité des sexes sont très éloignés des réalités actuelles dans un pays. Or, c’est précisément le rôle de l’EPNU de créer la passerelle entre la réalité et les aspirations.
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Partie B: Instructions spécifiques pour les Nations Unies
Tous les organismes ont leur rôle à jouer en matière de promotion de l’égalité des sexes dans le cadre de leur mandat, et ONU-Femmes a certainement aussi un rôle éminent à cet égard. Toutefois, c’est le rôle de chef de file de l’EPNU dans l’harmonisation et l’intégration des différentes réalisations en matière de parité dans un produit exécutable unique qui élèvera le niveau des progrès accomplis.
De même, l’EPNU a un rôle de supervision, s’agissant de garantir le respect du critère D – le Niveau d’expertise vis-à-vis des questions de genre,
la compétence et la stratégie sont développées. Une plainte que l’on entend souvent dans les APG est que les fonctionnaires sont tout disposés à intégrer les questions de genre dans leur travail, mais qu’ils ignorent comment s’y prendre. Un inventaire de l’expertise vis-à-vis des questions de genre, à tous les niveaux, serait utile et, s’il est constaté qu’il existe effectivement chez les fonctionnaires des lacunes dans les connaissances de base sur l’intégration de la dimension de genre, des mesures correctrices pourraient être envisagées, comme la formation et l’assistance.
Répondre à la nécessité d’effectuer une analyse sous l’angle de l’égalité des données ventilées par sexe est un impératif qui s’applique à tous les organismes, programmes communs et autres modalités de collaboration. Si les données peuvent exister, il manque souvent la capacité d’en tirer des conclusions pertinentes et fondées sur des preuves. Le renforcement de la capacité des partenaires sociaux à rassembler des données ventilées par sexe et à effectuer une analyse tenant compte des sexo-spécificités est souvent évoqué aussi dans les recommandations des APG relatifs aux Nations Unies.
II. La dimension de genre dans les objectifs, le programme et les cycles de mise en œuvre, et le choix des organisations partenaires
B. Intégration de la dimension de genre dans les objectifs stratégiques, les politiques, le programme et le budget de l’unité
C. Intégration de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre des programmes et dans les activités de coopération technique
F. Systèmes et instruments utilisés en matière de responsabilité, d’évaluation et de contrôle de l’égalité hommes-femmes
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G. Choix des organisations partenaires
Les questions phares pour le critère B – Comment la stratégie de l’Organi-
sation en matière d’intégration de la dimension de genre est reflétée dans
les objectifs, le programme et le budget de l’unité – se situent à un niveau concret et sont à la base de la responsabilité des EPNU en matière de création de la cohésion dans la programmation. Ici aussi, la méthodologie de l’APG consiste à poser des questions exploratoires sur l’intégration commune des questions de genre, et les résultats des audits indiquent les mesures concrètes à prendre pour incorporer les questions de genre dans les programmes et les budgets. Créer des programmes depuis les premiers stades de la formulation affectera directement les produits et les résultats; il est dès lors capital de prendre tout en compte lors de la phase de conception. Les mécanismes permettant de budgétiser selon le sexe, soit par la création d’un budget distinct par sexe, soit par l’entremise des Fonds de cohésion existants d’Unité d’action des Nations Unies, sont également importants pour l’intégration de la dimension de genre au-delà des programmes communs sur l’égalité des sexes.
Les questions phares pour le critère F – Systèmes et instruments utili-
sés en matière de responsabilité, d’évaluation et de contrôle de l’égalité
hommes-femmes – sont directement liées au critère B. Si les éléments du programme et budget ne sont pas en place pour établir la responsabilité d’exécution en matière d’égalité des sexes, il est d’autant plus compliqué de suivre et d’évaluer les réalisations. La mise en place de systèmes communs au niveau des EPNU contribuera également à l’exécution par les différents organismes, puisque l’uniformisation des attentes en matière de communication des réalisations dans le domaine de la parité peut également contribuer à cette communication à l’intérieur de leurs propres structures.
Conseil de programmation
Pour présenter les questions de genre, il faut commencer par expliquer les termes et expressions utilisés dans les exercices de programmation. Par exemple, un résultat peut être exprimé comme suit:
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Partie B: Instructions spécifiques pour les Nations Unies
L’État est en mesure d’assurer des soins de santé primaires de qualité
à tous les niveaux.
Cela sous-entend implicitement que ces soins de santé seront dispensés à tous. Toutefois, les textes des documents de programme servent de rappel constant des objectifs d’inclusion de la dimension de genre.
Une suggestion pour intégrer la dimension de genre dans ce produit pourrait être d’inclure certains mots-clés, par exemple:
L’État est en mesure d’assurer des soins de santé primaire de qualité
tout
au long du cycle de vie des femmes et des hommes, à tous les niveaux.
Le simple ajout de ces quelques mots fait que la formule recouvre explicitement les femmes et les hommes de toutes les générations: enfants en bas âge, enfants, adolescents, adultes et personnes âgées des deux sexes.
Cette formulation déclenchera, on l’espère, des réponses pour combler les lacunes de la mise en œuvre. Il se peut, par exemple, qu’une réflexion suive sur la manière de déterminer si les besoins de soins de santé spécifiques des femmes âgées ou des hommes âgés ont été satisfaits.
Les aspects tangibles évoqués dans le critère C – Intégration de l’égalité
de genre dans la mise en œuvre des programmes et dans les activités de
coopération technique – se prêtent à une analyse détaillée des aspects liés à l’égalité entre les femmes et les hommes. Étant donné que les projets s’inscrivent dans un cycle complet de programmation, d’exécution, de suivi et d’évaluation, ils servent souvent de modèles de cas pour l’intégration de la dimension de genre. L’expérience a montré qu’il est possible de réaliser un volume de travail important dans le domaine de l’égalité des sexes en recourant à la coopération technique. Un nombre croissant de bailleurs de fonds sont égale-
Il existe de nombreux programmes communs des EPNU et/ou des programmes de coopération technique inter-institutions sur l’égalité des sexes, mais les autres programmes communs et programmes de coopération technique intègrent-ils cette égalité dans leur mandat?
ment en train de définir l’intégration de cette dimension comme une condition impérative des projets, ce qui augmente encore l’importance accordée au diagnostic précoce de l’aspect du genre comme point de départ de la gestion des projets.
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Audit participatif de genre du BIT: Pertinence et mode d’emploi pour les Nations Unies et leurs organismes
Le critère G – Choix des organisations partenaires – met en évidence un aspect stratégique de l’incidence des questions de genre dans un pays. Une série d’institutions nationales sont des partenaires essentiels pour les EPNU, et ces partenariats offrent une occasion de premier choix pour promouvoir l’égalité des sexes au niveau national. Stimuler l’expertise et la coopération dans le domaine de l’égalité entre hommes et femmes aux niveaux tant central que local des pouvoirs publics est généralement nécessaire comme élément d’une stratégie
à long terme.
Les ONG et les groupes de femmes sont également des partenaires enthousiastes, qui coopèrent souvent étroitement avec ONU-Femmes.
Toutefois, les ressources (humaines et financières) limitées, le manque de connaissances techniques (en particulier dans des domaines spécialisés comme les statistiques) et une absence générale de capacités entravent souvent leur travail. Il s’agit d’un domaine de travail auquel les conclusions des APG pourraient apporter leur contribution.
III. Gestion des informations et des connaissances au sein de l’unité de travail, et politique d’égalité hommes-femmes telle qu’elle se reflète dans ses produits et son image publique
E. Gestion des informations et des connaissances sur les questions de genre
H. Initiatives dans le domaine de l’égalité hommes-femmes telles qu’elles se reflètent dans les produits et l’image publique de l’unité
En ce qui concerne le critère E – Gestion des informations et des
connaissances sur les questions de genre –, la plupart des EPNU ont défini les modalités de l’échange formel d’informations (réunions, échange de courriels, rapport), et celles-ci offrent d’excellents lieux pour l’intégration de la dimension de genre. Les groupes thématiques sur l’égalité hommes-femmes sont également des vecteurs appréciés pour l’échange d’informations, en particulier si les informations sont ensuite transmises aux différents organismes représentés. Les canaux et les réseaux informels sont également
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Partie B: Instructions spécifiques pour les Nations Unies exploités. Les APG dégagent des moyens tant formels qu’informels d’échange d’ informations et de connaissances, en particulier celles qui sont centrées sur la promotion des aspects institutionnels de la
communication.
Classer les femmes uniquement sous la rubrique groupe
«vulnérable» peut être contre-productif dans la promotion de l’égalité des sexes, et il est nécessaire de trouver un juste
équilibre entre la protection des femmes, leur autonomisation et l’offre de chances égales aux femmes. Les femmes devraient être considérées comme des agents de changement plutôt que comme des victimes. Il s’agit là d’un message important à communiquer aux partenaires nationaux.
Le critère H est centré sur les Initiatives dans le domaine de l’égalité
hommes-femmes telles qu’elles se reflètent dans les produits et l’image
publique de l’unité. Les EPNU, par exemple les bureaux du coordonnateur/trice régional, sont devenus des «guichets uniques» pour l’image publique et la visibilité des Nations Unies auprès du grand public. Il en va de même pour l’égalité hommes-femmes. Les actions/activités de sensibilisation/plaidoyers selon l’initiative Unis dans l’action dans les communications communes et les produits relatifs aux questions de parité hommes-femmes sont essentielles, afin que ces questions ne soient pas perçues par les partenaires et le public comme le domaine d’un ou deux organismes seulement.
S’assurer que la formulation utilisée n’exclut aucun sexe dans tous les communiqués de presse et dans les discours prononcés par le coordonnateur ou la coordonatrice régional peut contribuer beaucoup à transmettre des messages subliminaux sur l’égalité des sexes. Les représentations visuelles des hommes et des femmes et des filles et des garçons dans les images et les graphiques de documents importants (en particulier dans des rôles stéréotypés atypiques) contribuent également aux messages sur l’égalité des sexes.
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Audit participatif de genre du BIT: Pertinence et mode d’emploi pour les Nations Unies et leurs organismes
Conseils relatifs aux produits et à l’image
Avoir une page Web dédiée aux questions de genre sur le site Web des EPNU ou d’Unité d’action de l’ONU est une recommandation fréquente qui est relativement facile à mettre en œuvre. Cette page pourrait rassembler l’ensemble du travail de l’EPNU et des organismes en matière de genre, notamment des «coins genre» thématiques et des liens vers les sites
Web des organismes et vers des documents pertinents, et mettre en vedette leurs réalisations dans ce domaine, que ce soit par des produits et activités propres aux femmes ou à la question de genre ou par des produits et activités d’intégration de la dimension de genre.
IV. Effectifs et ressources humaines, prise de décision et culture organisationnelle
I. Processus de décision et intégration de la dimension de genre
J. Effectifs et ressources humaines sous l’angle de l’équilibre entre femmes et hommes, et politiques tenant compte de la dimension de genre
K. Culture organisationnelle et ses effets sur l’égalité des sexes
Le critère I – Prise de décision et intégration de la dimension de
genre – est un domaine de gestion essentiel. Il est particulièrement pertinent dans un contexte de programmes communs où des organismes multiples sont impliqués dans la mise en œuvre du même programme et où les processus de prise de décision peuvent ne pas
être clairs. La prise de décision peut être difficile et compliquée en périodes de transition et de crise, et le système des Nations Unies n’a pas été épargné par les mesures de réduction des coûts. Cellesci ont souvent exigé leur tribut en termes de ressources humaines et financières et, malheureusement, dans certains cas, le travail consacré à l’égalité en a également pâti. C’est précisément pour cette raison qu’il faut soutenir la détermination des institutions à œuvrer aux
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Partie B: Instructions spécifiques pour les Nations Unies questions de genre. Les APG sont des outils utiles pour découvrir des domaines qui doivent être renforcés afin de pouvoir alerter les décideurs. Les décisions relatives aux structures et au personnel qui ont des implications en terme d’égalité des sexes peuvent ainsi être examinées.
Les composantes des critères J – Effectifs et ressources humaines
dans le contexte de l’équilibre entre les femmes et des politiques
sensibles à la dimension de genre – et K – Culture organisationnelle et
ses effets sur l’égalité des sexes – sont des domaines plus difficiles à analyser pour les EPNU. Ces critères sont essentiels dans le contexte des APG portant sur des organismes. Toutefois, dans le cas de programmes communs, le personnel est généralement limité et l’analyse des effectifs et de la culture organisationnelle peut ne pas être révélatrice. Cela dit, chaque EPNU est différente et il appartiendrait dès lors aux partenaires de décider ce qui est le mieux. Toutefois, ce qui est indicatif, c’est la présence d’un groupe inter-institutions chargé des questions de genre et l’accès de son président au coordonnateur régional.
V. Perception par l’unité de travail des progrès réalisés en matière d’égalité des sexes
L. Perception des progrès réalisés en matière d’égalité des sexes
Encore une fois, l’APG attache autant d’importance aux perceptions des EPNU, du personnel des organismes et des partenaires sociaux qu’aux faits et aux chiffres. L’accent mis sur les perceptions de réalisation de l’égalité des sexes met en lumière les réussites et les déceptions tout au long des efforts ininterrompus déployés au fil des années et replace dès lors les bénéfices et les lacunes en matière d’égalité dans leur contexte. Ce sont souvent les perceptions qui font la différence entre les défenseurs motivés et démotivés de l’égalité des sexes.
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