Introduction
Cet e-book DPP pour les photographes ne remplace en rien le module d’aide fourni avec le logiciel, mais il le complète. Le but de ce manuel est de vous faire part de mon expérience de DPP en vous donnant des conseils pratiques, mais aussi en essayant de répondre aux questions que vous pourriez être amené à vous poser.
Le premier chapitre est consacré à la présentation de l’interface et de ses différents outils.
Même si vous avez le sentiment de bien connaître le logiciel, la lecture de ce chapitre peut s’avérer utile et vous y découvrirez peut-être des fonctionnalités que vous ne connaissiez pas jusqu’alors. Les chapitres 2 et 3 sont, eux, orientés sur la pratique et sont basés sur des exemples concrets d’utilisation. Enfin, vous trouverez en annexe un récapitulatif des principaux raccourcis clavier dont vous aurez besoin. N’hésitez pas à l’imprimer et à vous en servir pour faciliter et optimiser vos sessions de travail sur DPP.
Les raccourcis clavier
Les raccourcis clavier peuvent être très différents d’un système d’exploitation à un autre, c’est pourquoi, seuls les raccourcis disponibles à la fois pour Windows et Mac OS seront indiqués dans cet ouvrage. Ainsi, lorsque vous rencontrerez le terme « Ctrl/
Cmd », cela signifiera que vous devrez utiliser la touche Ctrl sous Windows et la touche Cmd sous Mac OS.
Pourquoi utiliser DPP ?
DPP fait partie de ce que l’on appelle « les dématriceurs de fichiers RAW ». Contrairement aux autres logiciels tels que DxO, Capture One, Sylkipix, Lightroom ou Aperture, DPP n’est capable de travailler que sur des fichiers RAW Canon (.crw ou .cr2) – et bien sûr sur des fichiers JPEG et/ou TIFF.
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DPP pour les photographes
Bien que l’actualité fasse la part belle aux logiciels « tout en un » tels que Lightroom ou
Aperture (Bibble 5 étant encore en version bêta), DPP possède de sérieux avantages qui poussent à l’utiliser. Tout d’abord, il est bon de repréciser que DPP est gratuit : il fait partie de la suite logicielle gracieusement fournie par Canon pour tout achat d’un appareil photo de la marque capable d’enregistrer des images au format RAW. Il serait donc dommage de ne pas le tester. Mais au-delà de cet aspect financier, j’apprécie de travailler avec DPP pour plusieurs raisons.
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Grâce à DPP, on arrive facilement à de bons résultats : son apprentissage est rapide, contrairement à Lightroom ou Aperture. Ceci principalement dû à son interface qui ne foisonne pas de réglages en tous genres. Ici, pas de fioriture, juste l’essentiel : la reprise des réglages du boîtier et la courbe des tons à modéliser. C’est à mon avis la meilleure
école pour aborder le traitement numérique.
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Je voudrais également insister sur une notion que l’on pourra juger de subjective, mais qui revient souvent dans les qualités que l’on attribue à DPP : le rendu, surtout en termes de couleur. Les couleurs sont justes (Style d’image Neutre et Fidèles), voire flatteuses (Paysage et Standard), et surtout toujours identiques ; par exemple, une image prise avec un 5D aura la même colorimétrie qu’une image prise au même endroit avec un 450D. C’est important si vous possédez deux boîtiers et que vous devez panacher les images prises avec.
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J’avoue aussi continuer d’être impressionné par la facilité à établir la balance des blancs à l’aide de la pipette (onglets RAW et RVB de la palette d’outils). Là encore, la concurrence a parfois du mal à être au niveau dans ce domaine.
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Pour finir, sachez que DPP est le seul à pouvoir lire toutes les informations contenues dans les fichiers RAW des boîtiers Canon (prise en compte des réglages de votre appareil). Ce dernier point est crucial, car si pour une image donnée vous avez choisi un Style d’image
Neutre avec une saturation à +3, une netteté à +1 et une balance des blancs manuelle à
5 200 K, DPP saura lire ces informations et les affichera comme réglages à l’ouverture de votre fichier RAW. Cerise sur le gâteau, ces réglages seront modifiables à loisir ; vous pourrez, par exemple, essayer un Style d’image Paysage ou Standard, passer la balance des blancs à 5 600 K et diminuer la saturation à 0 exactement comme vous le feriez sur votre boîtier – seulement, cette fois-ci, les réglages se font après la prise de vue ! Cela, aucun autre logiciel ne vous le proposera (pas de cette manière en tout cas).
Avant de regarder du côté des logiciels tiers, prenez donc le temps d’explorer et d’appréhender
DPP. Et si les sirènes de Lightroom ou d’Aperture vous attirent, rappelez-vous qu’un couteau suisse ne vaut pas une bonne caisse à outils. Si Adobe et Apple ont choisi la première option,
Canon privilégie la seconde en préférant distribuer un logiciel par fonction.
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Introduction
Sauvegarder en RAW
Pour que votre APN sauvegarde les images en RAW, il vous faudra allez dans le menu Qualité, puis choisir RAW. Vous pouvez aussi valider RAW + L, RAW + M ou RAW + S. À ce moment-là, le boîtier enregistrera un exemplaire en RAW et un exemplaire en JPEG de chacune de vos images.
Le format RAW
Je ne vais pas rentrer dans les détails techniques expliquant ce qu’est un fichier RAW, retenez seulement qu’il diffère d’un fichier JPEG ou TIFF en ce sens qu’il n’a subi aucun traitement dans le boîtier. Pour faire une analogie avec l’argentique, on dit souvent qu’un fichier RAW est un négatif numérique et qu’un fichier JPEG équivaut à une diapositive. La marge de manœuvre pour corriger les erreurs de prise de vue (exposition, balance des blancs…) sera donc plus importante avec un fichier RAW qu’avec un fichier JPEG qui a subi des réglages irréversibles au moment de la prise de vue.
Points forts du format RAW
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Le format RAW est un format non compressé : contrairement au JPEG, c’est un format
« brut de capteur », qui n’a subi aucun traitement – le JPEG, lui, a subi un traitement dans le boîtier et a ensuite été compressé, certaines informations jugées non utiles ont donc été supprimées (c’est ce qui explique qu’un fichier JPEG fasse 6 Mo alors que son équivalent
RAW en fait le double).
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Le format RAW offre une grande latitude de traitement : si les conditions de prise de vue se sont bien déroulées (maîtrise de l’exposition, de la balance des blancs, choix de la sensibilité ISO...), la conversion du fichier RAW sera rapide et simple. Dans le cas contraire
(contre-jour, balance des blancs inadaptée, prise de vue à 800 ISO au lieu de 100…), vous gagnerez du temps en travaillant sur un fichier RAW plutôt que sur un JPEG, car il possède plus d’informations et présentera moins de dégradations colorimétriques pour un traitement équivalent.
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Un des autres avantages du format RAW réside dans le fait que lors de la phase de posttraitement dans DPP, les améliorations apportées à vos clichés ne sont pas directement appliquées, mais seulement sauvegardées dans les métadonnées du fichier. Vous pourrez ainsi revenir en arrière autant de fois que nécessaire sans jamais altérer le fichier RAW (i.e. sans jamais toucher à votre « négatif »), ce qui n’est pas le cas avec un JPEG où toutes les corrections sont appliquées aux pixels et de façon irréversible (lors de l’enregistrement en
JPEG, le fichier sera compressé et vous ne retrouverez jamais avec exactitude les informations qui composaient votre fichier avant traitement ; ces dégradations sont souvent traduites par un histogramme « en peigne »).
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DPP pour les photographes
Fig . I-1 Histogramme en peigne . Les pics et les « trous » blancs sont caractéristiques d’une image dégradée par de multiples traitements .
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Enfin, un fichier RAW atteste que vous êtes l’auteur de la photo (en effet, il ne peut être produit que par un reflex). Le « négatif numérique » est souvent demandé lors de concours pour vérifier que c’est bien vous qui avez réalisé tel ou tel cliché ; il peut aussi attester que vous n’avez pas apporté de retouches profondes à l’image.
Points faibles du format RAW
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L’inconvénient du format RAW est qu’il faut le convertir en JPEG ou TIFF pour qu’il puisse être utilisé et visualisé avec une large panoplie de logiciels (messagerie, explorateur de fichiers, logiciel photo…) et non pas un obligatoirement avec un logiciel spécifique. Le logiciel permettant d’effectuer cette conversion est barbarement appelé « dérawtiseur », mais je lui préfère le terme de « dématriceur ».
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Le poids en octets d’un fichier RAW est conséquent et la résolution des capteurs (qui augmente sans arrêt) n’arrange rien. Un fichier RAW issu d’un APN de 6 Mpx délivrera des fichiers bruts d’environ la même taille. Avec un appareil reflex de 21 Mpx ce sont d’importants fichiers qu’il faudra transférer, archiver et surtout traiter ; ce qui demande une configuration matérielle performante.
Une belle image s’obtient à la prise de vue, rarement devant son écran. Comme le dit un célèbre proverbe : « On ne transforme pas un âne en cheval de course »... L’utilisation du format RAW n’est pas une recette miracle pour obtenir de belles images, mais uniquement l’assurance de pouvoir rattraper, dans une moindre mesure, des erreurs de paramétrages ou d’exposition. Attention, elle n’est pas « tous risques » donc mettez tous les atouts de votre côté : multipliez les prises de vue pour obtenir le résultat souhaité ou vous en approcher – sans exagération, de manière sérieuse et réfléchie, bien entendu.
Si vous désirez en savoir plus sur ce format, je vous invite à parcourir les articles dédiés à ce sujet sur le site de Volker Gilbert (http://www.volkergilbertphoto.com/articles.htm) et sur
http://www.questionsphoto.com. Volker est aussi auteur de Développer ses fichiers RAW, dont la 3 e édition est sortie fin mai 2009 (aux éditions Eyrolles) ; cet ouvrage technique et pratique, est accessible à tous, du débutant au professionnel.
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Introduction
Astuce : configurer son boîtier
Pour éviter que vos images aient des rendus différents, commencez par bien paramétrer votre boîtier. Au début, évitez de jongler entre les Styles d’image (Standard, Paysage,
Neutre…) : vous perdriez du temps et cela ne vous permettrait pas de maîtriser rapidement votre appareil. Faites des essais, puis adoptez le réglage qui vous convient le mieux et ne le modifiez plus. Le travail avec DPP s’en trouvera simplifié. J’ai personnellement un faible pour le mode Neutre, avec une balance des blancs fixée entre 5 200 et 5 600 K.
L’histogramme
Un histogramme affiche la répartition des pixels (1) en fonction de leur luminosité (2). Comme l’indique le bargraphe (2) de la figure I-2, cette plage lumineuse s’étend du noir au blanc en passant par les tons foncés, les tons moyens et les tons clairs.
Fig . I-2 En (3), les tons moyens . À droite, les tons clairs et à gauche, les tons sombres . À l’extrême droite, on trouve le blanc « pur » et, à l’extrême gauche, le noir le plus profond .
En théorie, une image correctement exposée est caractérisée par un histogramme en forme de dune – en effet, la majorité des informations doivent se trouver dans les tons moyens. Mais la réalité est souvent toute autre, surtout si la scène photographiée présente d’importantes zones claires ou sombres ; c’est par exemple le cas sur la figure I-2. D’où l’importance de savoir correctement interpréter un histogramme.
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DPP pour les photographes
Fig . I-3 Histogramme d’une photo correctement exposée . L‘arrière-plan sombre se traduit par un pic dans les tons foncés .
Les figures I-4 à I-6 présentent des exemples classiques que vous serez certainement amené
à rencontrer.
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Fig . I-4 Histogramme d’une photo surexposée . Les tons sombres ne contiennent pas d’information, alors que les tons clairs et les très hautes lumières (flèches orange) en comptent beaucoup trop .
Introduction
Fig . I-5 Histogramme d’une photo sous-exposée . À l’inverse de la figure précédente, il n’y a pas d’information dans les tons clairs alors que les tons foncés et les noirs renferment la majorité des pixels .
Fig . I-6 Histogramme typique d’une photo prise en contre-jour . Du fait du contre-jour, l’image possède un fort contraste ; on trouve beaucoup moins d’informations dans les tons moyens (centre de l’histogramme) que dans les tons clairs et foncés (flèches rouges) .
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Les niveaux
Par « niveaux », on entend « niveaux de luminosité ». Nous avons vu précédemment que l’histogramme s’étendait du noir profond au blanc le plus clair. Mais encore faut-il que ce soit le cas : en effet, il arrive qu’avec certaines images l’histogramme n’occupe pas toute la plage tonale (voir figures I-7 et I-8). En redéfinissant le point noir et le point blanc, vous optimiserez alors le contraste général. Cette étape est très importante et doit être réalisée avec soin.
Dans DPP, pour ajuster les niveaux d’un fichier JPEG, il faudra passer par l’onglet RVB de la palette d’outils. Dans le cas d’un fichier RAW, il faudra passer par l’onglet RAW de la même palette.
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Fig . I-7 Réglage des niveaux sur l’histogramme de l’onglet RVB
Fig . I-8 Réglage des niveaux sur l’histogramme de l’onglet RVB
Introduction
Pour ajuster le point noir, placez-vous sur le bord gauche de l’histogramme de manière à faire apparaître une flèche. Déplacez ensuite le segment tout en maintenant le bouton de la souris enfoncé. Pour le point blanc, procédez de la même manière, mais placez-vous cette fois sur le bord de droit de l’histogramme.
Fig . I-9 À gauche, la photo initiale et à droite, le résultat obtenu après réglage des niveaux
La courbe des tons
Elle permet d’agir directement sur la luminosité et le contraste des images RVB. Pour modifier la luminosité, ajoutez un point et déplacez-le vers le haut ou vers le bas. Si vous insérez plus de deux points et les déplacez, vous modifierez la luminosité pour une portion donnée de l’échelle des tons. Vous agirez alors sur le contraste de l’image.
Soyez toutefois prudent : travailler sur la courbe des tons demande un certain apprentissage, mais fait partie des bases du traitement numérique.
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Réglage de la luminosité (un seul point)
Fig . I-10 En étirant la courbe vers le haut, l’image s’éclaircit .
Fig . I-11 En étirant la courbe vers le bas, l’image s’assombrit .
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Introduction
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Réglage du contraste (plus de deux points)
Fig . I-12 Une courbe en forme de S assombrit les tons foncés et éclaircit les tons clairs . Le contraste est renforcé .
Fig . I-13 Une courbe en forme de S inversé adoucit l’image en éclaircissant les tons foncés et en assombrissant les tons clairs .
Luminosité et exposition
Régler l’exposition d’une photo permet uniquement de décaler l’histogramme vers les hautes ou basses lumières sans en modifier l’allure. En modifiant la luminosité, vous agissez en revanche sur l’allure de l’histogramme.
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