Canon EOS 5D Mark III Manuel utilisateur
V I N C E N T
L U C
P A S C A L E
B R I T E S
Maîtriser le Canon
EOS 5 Mark III
© Groupe Eyrolles, 2013, ISBN : 978-2-212-13520-6
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APPRÉHENDER EFFICACEMENT SON EOS 5D MARK III
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Piloter et personnaliser son 5D Mark III
Pour les réglages « généralistes » (numérotation des fichiers, confirmation sonore de la mise au point, mode d’affichage de l’histogramme, etc.), l’interface de l’appareil et son ergonomie n’ont pas une grande importance tant ces options sont le plus souvent appliquées à titre définitif ou presque. En s’aidant au besoin du mode d’emploi, configurer grossièrement son boîtier selon ses habitudes est assez facile, d’autant que malgré la modification de l’interface des menus, la logique de classement et de nomination des fonctions du 5D Mark III est assez fidèle à l’esprit et au fonctionnement des autres EOS.
Cependant, on sait qu’au- delà de cette configuration globale, les conditions de prise de vue impliquent toujours d’adapter plus ou moins de paramètres et d’options pour optimiser le comportement et les réactions de l’appareil aux circonstances de prise de vue, à la nature du sujet, de la lumière et à la façon dont on veut le traiter. Le pilotage de l’appareil peut alors devenir délicat car il n’est pas toujours évident d’activer certaines commandes dont on a du mal à savoir s’il s’agit de Fonctions personnalisées, d’options du menu Configuration ou de réglages du menu Prise de vue. L’interface du 5D Mark III est, certes, assez segmentée mais bien qu’en progrès par rapport aux précédents boîtiers, elle peut encore, sous certains aspects, manquer de logique pratique.
Canon propose fort heureusement différentes solutions parmi lesquelles les Réglages utilisateur
, et , Mon menu, ainsi que le paramétrage de certaines touches. Même si cette personnalisation n’est pas aussi poussée que chez Nikon (qui sur le milieu et le haut de gamme propose, à mon avis, les appareils les plus souples qui soient), ces options entendent faciliter l’utilisation de son boîtier, voire la réalisation de plusieurs configurations adaptées à différents sujets. Ces solutions paraîtront dans un premier temps un peu abstraites ou complexes, mais avec le recul, vous vous rendrez compte qu’elles offrent au final un meilleur confort de travail, une plus grande efficacité et un gain de temps précieux. Il faudra en effet attendre de disposer d’une vue d’ensemble de l’interface et de ses options (parfois redondantes) pour exploiter au mieux l’appareil en fonction de ses habitudes et des usages auxquels on le destine. On pourra de prime abord se contenter de la configuration par défaut, quitte à personnaliser certains réglages une fois que l’on progressera dans sa pratique et que ses besoins évolueront. Cette personnalisation n’a d’ailleurs rien d’un impératif ; l’essentiel est que chacun soit à l’aise et efficace avec son appareil pour le type de prises de vue qu’il doit réaliser, même s’il doit utiliser, le temps de la découverte de son boîtier, les « réglages usine ».
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De nouvelles touches pour un pilotage plus efficace
Bien que fidèle à l’esprit des précédents EOS, le 5D Mark III apporte son lot de nouveautés ergonomiques et fonctionnelles qui peuvent bouleverser certaines habitudes et/ou apporter encore un peu plus de confort en prise de vue :
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: cette touche située sur la droite de l’écran appelle son allumage en mode Info. Les principaux réglages de l’appareil sont alors rappelés sous forme de tableau comme sur les précédents EOS, la nouveauté étant qu’ici, le multicontrôleur en assure la sélection et les molettes avant et arrière, la modification (voir mode d’emploi pages 38 et 49). Certes, avec un peu d’habitude de l’interface « classique », on peut estimer ce type de paramétrage superflu, mais le fait est qu’il a ses adeptes ; on notera également que la touche est utile pour parcourir les menus de l’appareil : elle permet de passer d’un onglet à l’autre sans faire défiler tous les sous-onglets (voir mode d’emploi pages 51 et 52) ;
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: la touche multifonction est capitale dans le choix du mode de sélection de la zone
AF et implique de prendre de nouvelles habitudes de pilotage (voir « Appréhender l’AF du
5D Mark III » page 148 et mode d’emploi page 73). Par ailleurs, au flash, cette même touche sert à la mémorisation de l’exposition de l’éclair (voir mode d’emploi page 188) ; sélecteur Live view/Vidéo et touche : Live view et enregistrement vidéo s’avèrent plus faciles à mettre en œuvre grâce à un sélecteur et une touche dédiée (voir mode d’emploi pages 198 et 218).
De plus, la fonction Commandes personnalisées, deuxième onglet du menu Fonctions personnalisées permet une personnalisation poussée de la plupart des touches de l’appareil.
Il est ici question d’habitudes personnelles, d’optimisation du confort d’utilisation, et même si tout le monde n’éprouve pas le besoin de cette personnalisation, on peut saluer l’effort du constructeur et la grande souplesse qui en résulte (voir mode d’emploi pages 321 à 330).
Pour ma part, j’apprécie de pouvoir dissocier l’activation de l’autofocus de celle de la mesure de la lumière. La touche AF-ON, qui tombe aisément sous le pouce, me permet de réaliser la mise au point, tandis que la mesure de lumière est effectuée par le déclencheur. On notera
également que dans cette configuration, il est possible de laisser l’appareil réglé en permanence sur le mode Ai Focus, le fait de relâcher la touche AF-ON revenant à mémoriser une position fixe de mise au point et autorisant alors la technique du cadrage-décadrage (voir
« Appréhender l’AF du 5D Mark III » page 148).
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Mon menu facilite l’accès à six fonctions de l’interface. À mon avis, y disposer les fonctions qui ne sont pas paramétrées une fois pour toutes est une solution judicieuse. Nombre des réglages fondamentaux que sont Balance des b l a n c s , F o r m a t a g e ,
Styles d’image, etc., sont en effet facilement accessibles par ailleurs. Cette configuration (qui reste un exemple) est celle qui,
à l’usage, correspond le mieux à ma pratique.
Enregistrer son propre menu
Le principe de ce que Canon appelle « Mon menu » est simple : cet onglet d’interface au contenu personnalisable seconde les autres menus de l’appareil (Prise de vue, Autofocus,
Lecture, Configuration et Fonctions personnalisées) en permettant de créer des raccourcis vers une sélection de six de leurs fonctions. On regrette ce petit nombre (la fonction équivalente chez Nikon autorise jusqu’à 20 entrées), mais ceci constitue cependant un bon moyen de rationnaliser l’interface du boîtier. Chacun peut donc créer et ordonner un menu qui lui est propre et qui rassemble les fonctions qui lui sont les plus utiles, selon une procédure simple décrite page 331 du mode d’emploi.
On peut exploiter Mon menu de différentes façons, la plus évidente étant de rassembler les réglages dont on se sert le plus souvent. Il faut cependant noter que chaque onglet de l’interface garde en mémoire le dernier élément consulté, ce qui est à prendre en compte avant d’enregistrer Mon menu. Personnellement, après une configuration « généraliste » de l’appareil, les seules fonctions du menu Configuration auxquelles j’ai fréquemment recours sont Formatage et Nettoyage du capteur. Chacune étant située dans un onglet différent, il m’a suffi de les sélectionner une fois pour qu’elles me soient proposées par le 5D Mark III à chaque fois que je consulte l’onglet en question. Je sollicite également régulièrement le réglage de correction du vignetage (premier onglet du menu Prise de vue blancs personnalisée (second onglet du même menu
) et de balance des
), mais leur accès étant facile, je n’ai pas eu besoin de les personnaliser.
Intitulé de la fonction
Priorité hautes lumières
Menu d’origine
Prise de vue (onglet 3)
Réduct. Bruit en
ISO élevée
Prise de vue (onglet 3)
Verrouillage du miroir
Prise de vue (onglet 1)
Faisceau d’assistance AF
Autofocus (onglet 3)
Effacement des poussières
Sélectionner dossier
Prise de vue (onglet 3)
Configuration (onglet 1)
Remarques
Très utile en cas de for t contraste, en RAW comme en JPEG, mais nuit par fois au rendu d’image (voir la rubrique dédiée).
Réglage négligé en RAW au bénéfice de la personnalisation des réglages de DPP (voir la rubrique dédiée), mais utile en RA W + JPEG.
Très utile sur trépied pour éviter les vibrations dues à la remontée du miroir lors de poses longues.
Désactivé par défaut, mais parfois utile en reportage. En studio, je préfère amplement une mise au point manuelle en Live view .
Facilite la correction automatique des poussières dans DPP.
Simplifie la gestion des images, notamment lors de séries de prises de vue de studio ou en reportage pour séparer dif férentes phases de l’événement.
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Enregistrer des jeux de réglages
Les pages 331 et 332 du mode d’emploi sont assez claires quant à la procédure à suivre, mais elles ne rendent pas justice à la possibilité d’enregistrer ses réglages, ni vraiment à l’intérêt de l’opération. En effet, il faut savoir que les modes d’exposition dits « experts » (P,
Tv, Av, M et B) partagent la même configuration. Ainsi, une modification de la sensibilité ou l’activation du retardateur appliquée dans l’un est répercutée sur les autres. Il en va de même pour les réglages de la balance des blancs, les Fonctions personnalisées ou encore le choix et l’éventuelle personnalisation du Style d’image par exemple. Or, si l’on change de sujet ou que l’on doit adapter à la fois sensibilité, balance des blancs et pourquoi pas mode de mesure de la lumière quand on passe de l’intérieur à l’extérieur, ce paramétrage peut s’avérer très fastidieux.
À la configuration « classique », le 5D Mark III ajoute trois ensembles de réglages indépendants dans lesquels on peut enregistrer divers paramètres (voir la liste pages 333 et 334 du mode d’emploi). Moyennant un paramétrage raisonné et adapté à des conditions de prise de vue particulières (intérieur, extérieur, studio, reportage, photo de sport ou de nuit, par exemple), le système est vraiment très pratique et très souple ; il permet de gagner un temps précieux et d’éviter certaines erreurs. Plusieurs photographes (ou vidéastes) peuvent aussi partager le même boîtier et le plier à leurs habitudes de travail, sans pour autant interférer avec la configuration de l’autre.
Avant personnalisation, les trois jeux , et présentent tous la même configuration par défaut, qui correspond aux réglages usine. Pour les modifier, il suffit de régler son appareil pour une utilisation donnée (mode de prise de vue, sensibilité, mode de mesure de la lumière,
AF, Style d’image, éventuelle correction d’exposition au flash ou retardateur, etc.) et de suivre les instructions de la page 332 du mode d’emploi. L’activation du jeu ainsi mémorisée est ensuite on ne peut plus simple puisqu’il suffit de choisir la position correspondante sur la molette de sélection des modes. Il va de soi que chacun des paramètres de ces ensembles reste modifiable. Ainsi, on peut choisir une sensibilité de 800 ISO par exemple dans une configuration C1 dédiée au reportage en intérieur et passer à 1 600 ou 3 200 ISO si les lieux s’avèrent plus sombres que prévu.
On regrette de ne pas pouvoir renommer ces jeux de réglages par une appellation plus claire et intuitive, mais moyennant un peu d’organisation, on dépasse rapidement ce petit désagrément. On pourra néanmoins afficher le détail des réglages de chaque configuration en sollicitant la touche (voir mode d’emploi page 336).
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À propos des Fonctions personnalisées
Certaines options des Fonctions personnalisées per mettent de modifier le pilotage des molettes et boutons du boîtier. Si l’on est seul à utiliser l’appareil, conser ver une cohérence entre les dif férents jeux facilite grandement la manipulation de l’appareil qui doit devenir intuitive pour que le photographe soit efficace. Si l’on est plusieurs à se par tager le boîtier, chacun peut alors configurer ces options comme bon lui semble sans inter férer avec le ou les jeux d’un autre utilisateur…
On notera enfin que Mon menu demeure un élément unique, quel que soit le jeu de réglages ou le mode d’exposition déterminé sur le boîtier. Autrement dit, si différents photographes partagent l’appareil et que l’un d’entre eux le modifie, tous en subiront les conséquences.
Certains boîtiers autorisent l’enregistrement de l’intégralité d’une configuration sur la carte
(ce qui permet de contourner ce « problème »), mais cette option n’est pas disponible sur le
5D Mark III. Si cette fonction n’est pas d’un usage quotidien, elle est cependant bien pratique. Au même titre qu’une sauvegarde, elle est rapide et permet par exemple d’harmoniser les réglages de deux appareils identiques (ce qui est très utile aux pros), de configurer en un tournemain un boîtier de prêt lors d’une intervention en SAV ou encore de simplifier un paramétrage poussé dans ses moindres détails en dédiant, par exemple, une ou plusieurs cartes à un usage donné. La personnalisation du 5D Mark III passe aussi par l’emploi de certains accessoires. Nous ne ferons qu’évoquer ici les viseurs d’angle, qui seront détaillés plus loin dans le livre (voir page 81), pour nous concentrer sur deux éléments plus généralistes, mais fondamentaux.
Reportage de nuit, prise de vue en studio ou photo de rue, par exemple, nécessitent des paramétrages très différents. Plutôt que de modifier ses réglages un par un, enregistrer plusieurs configurations types permet un gain de temps appréciable et réduit les risques d’erreur. Il suffit en effet de tourner la couronne de sélection des modes sur C1, C2 ou C3 pour retrouver (entre autres) le mode d’exposition, de mesure, d’AF, mais aussi la sensibilité, le retardateur, le relevage du miroir ou encore le Style d’image préalablement mémorisés. (© Pascale Brites)
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Ajouter (ou non…) son copyright aux images
En plus des données images et des métadonnées de développement, l’appareil enregistre avec chaque fichier des données relatives aux réglages du boîtier (les infor mations EXIF), parmi lesquelles la date et l’heure, mais aussi le nom du photographe et son éventuel copyright. Si EOS Utility était jusqu’alors malheureusement indispensable à l’enregistrement de ce der nier (l’appareil ne per mettant en effet que d’annuler l’enregistrement de cette infor mation), le 5D Mark III intègre enfin une inter face complète et facile d’emploi (voir mode d’emploi page 156). L ’option n’a rien de fondamentale pour les amateurs, mais pour les professionnels par tageant le même boîtier, une vérification avant de par tir en reportage sera impérative pour éviter d’éventuels litiges.
Assurer l’alimentation
L’autonomie confortable annoncée par Canon est rassurante, mais il convient de pondérer ces informations selon ses habitudes et ses conditions de travail. Lors de certains reportages, il m’est arrivé de la dépasser, mais l’allumage de l’écran arrière, l’emploi d’un éventuel stabilisateur optique, le froid, le vieillissement de la batterie, l’emploi de longs temps de pose et, dans une moindre mesure, de l’AF ou de l’enregistrement en RAW + JPEG peuvent la réduire sensiblement. Ceci sans parler de la visée Live view (qui la divise par quatre) ou de la vidéo qui épuise un accumulateur neuf en moins de 90 minutes. Investir dans une seconde batterie est sage, si ce n’est indispensable. On pourra les utiliser alternativement, photographier avec l’une pendant que l’autre est en charge par exemple, mais ceci implique évidemment d’être
à proximité d’une prise de courant.
Si l’on utilise un unique accu, l’indicateur du niveau de charge disponible sur l’écran de rappel et dans le viseur se montre amplement suffisant et assez précis (voir mode d’emploi page 35). Les informations complémentaires qu’offre le menu Info batterie (voir mode d’emploi
Accu et effet mémoire
« L’effet mémoire » est un phénomène qui conduit à ter me à un décroissement significatif de la capacité de certaines batteries quand on les met en charge avant leur décharge complète. Les accus
LP- E6 du 5D Mark III sont de type lithium- ion (Li- ion) et n’y sont pas sensibles. En revanche, si vous utilisez des accus nickel- cadmium (Ni- Cd), par exemple dans la poignée grip BG- E11 (voir plus loin) ou dans un flash, attendez la panne avant de les recharger ou assurez- vous que vous disposez d’un chargeur compatible qui va assurer leur décharge (refresh) avant la charge. On a tendance
à appliquer la même précaution avec les accus nickel- métal hydrure (Ni- MH) même si leur ef fet mémoire est négligeable.
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Attention au froid en montagne qui réduit considérablement l’autonomie des batteries. Conserver un second accu, voire un troisième, dans une poche est primordial pour éviter la panne, surtout si l’on alterne photo et vidéo.
(© Pascale Brites)
30 pages 338 à 341) ne sont précieuses que si l’on en emploie plusieurs. Chacun dispose en effet d’un numéro de série et d’une puce électronique qui renseignent l’appareil, non seulement sur son niveau de charge (en pourcentage et avec une meilleure précision que l’indicateur classique), mais aussi sur l’état général de sa capacité de charge (sur trois niveaux) et sur le nombre d’images réalisées depuis la dernière charge. On peut ainsi enregistrer jusqu’à six batteries et en contrôler précisément l’état, même si elles ne sont pas installées dans l’appareil.
Selon ses habitudes de travail et le nombre de batteries dont on dispose, on trouvera plus ou moins d’intérêt au système. On sait la durée de vie des accus limitée. L’information de leur capacité de charge est donc incontestablement précieuse ; son contrôle prend tout son sens au fur et à mesure de l’utilisation ou quand on achète un matériel d’occasion. Je suis plus circonspect quant à l’information de la charge au pourcentage près. J’ai, pour ma part, l’habitude d’attendre la décharge complète des accus avant leur remplacement et de les
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identifier comme « vides » par un morceau de chatterton rouge que j’ôte une fois la batterie chargée (comme je le fais du reste avec les cartes mémoire contenant des images à transférer).
Le système est certes binaire, mais il est simple et efficace.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que les infos de batteries ne sont mises à jour qu’une fois l’élément concerné en place dans l’appareil. Autrement dit, tant qu’on ne l’a pas encore inséré dans le boîtier, le 5D Mark III peut annoncer comme vide un accu que l’on vient pourtant de charger ; il faut donc s’astreindre à une certaine discipline pour disposer d’informations fiables. Il en va de même quand on travaille avec plusieurs boîtiers, dans la mesure où, si l’on enregistre la même batterie dans les deux, l’un peut la considérer comme chargée alors que l’on vient de l’épuiser avec le second.
La poignée BG- E11 peut accueillir un ou deux accus, ou un jeu de six
éléments AA (piles ou accus). On notera cependant qu’il ne s’agit pas d’un « booster » et que les performances du 5D Mark III en rafale ne sont pas améliorées par cette alimentation.
L’affichage en pourcentage s’avère tout de même pratique quand on utilise deux accus dans la poignée BG- E11 (que nous détaillerons plus loin) car l’indicateur classique ne fait alors qu’une moyenne de leur charge. Or, ils ne disposent pas forcément de la même réserve d’énergie. Aussi, à l’approche de la panne, recharger même brièvement l’accu le plus faible tout en continuant de travailler jusqu’à l’épuisement de l’autre (avant d’inverser encore, au besoin !) peut sauver la fin d’un reportage qui s’éternise !
Selon ses conditions de travail, d’autres accessoires peuvent se montrer utiles :
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● grip BG- E11 : cette poignée accueille simultanément deux batteries LP- E6 pour une meilleure autonomie. Grâce à un adaptateur (livré), l’emploi de six éléments AA/LR6 est possible
(un dépannage parfois salvateur !) ; adaptateur AC- E6 : avec le coupleur associé, il permet l’alimentation du 5D Mark III sur le secteur. Idéal en studio ou pendant un filmage en intérieur ;
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● chargeur CBC- E6 : il autorise la charge d’un accu sur la prise allume- cigare d’une voiture et peut se montrer indispensable en voyage ; chargeur LC- E6 supplémentaire : contrairement à celui qui équipe les EOS 1D et 1Ds, le chargeur du 5D Mark III n’accepte qu’un élément à la fois. La charge est relativement rapide (2 h 30 environ) mais, en voyage, disposer d’un second chargeur permet un gain de temps appréciable quand on utilise plus de trois ou quatre batteries ;
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● multiprise et adaptateur : le chargeur LC- E6 peut être utilisé dans tous les pays où la tension d’alimentation électrique est comprise entre 100 et 240 V, et dont la fréquence est de
50/60 Hz. En voyage, il faudra souvent employer un adaptateur puisque le cordon livré par Canon en France correspond aux seules prises européennes. Une multiprise permettra, quant à elle, la charge simultanée de plusieurs accus ou d’autres accessoires (disque dur nomade, ordinateur portable, téléphone, etc.).
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L’adaptateur One Plug distribué par Inter- Image dispose de différentes prises gigognes ; il est léger, peu encombrant, peu coûteux et si pratique qu’il se montre quasi indispensable pour assurer l’alimentation de ses appareils quand on voyage hors d’Europe.
Utiliser (ou non) la poignée BG- E11
Plus encore que la possibilité d’installer deux batteries ou de se dépanner avec des piles ou des accus AA, l’avantage de la poignée BG- E11 est la prise en main de l’appareil. Une fois qu’elle est installée sous la semelle du boîtier, le second jeu de commandes (déclencheur, molette avant, touche AF- ON, mémorisation d’exposition et touche de sélection des collimateurs AF) dont elle dispose fait merveille en cadrage vertical. La position de prise de vue est autrement plus confortable, naturelle et stable que si l’on s’en tient au seul déclencheur du boîtier. En cadrage horizontal, la poignée du boîtier fait gagner un peu de hauteur – ce qui est très appréciable quand on a de grandes mains.
Par ailleurs, les 315 grammes de l’accessoire (et les 80 du second accu optionnel) sont très utiles pour rééquilibrer l’appareil, surtout quand on emploie des optiques un peu lourdes à main levée. L’appareil est certes plus pesant mais, paradoxalement, moins fatigant à tenir, et donc plus stable, ce qui contribue à réduire les risques de flou de bougé, notamment avec de longues focales ou des zooms lumineux, en photo comme en vidéo.
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Si l’accessoire est incontestablement utile, il souffre de certains défauts pratiques :
● son prix : près de 400 euros au catalogue Canon auxquels il faut ajouter les 90 euros nécessaires à l’achat d’un accu supplémentaire, la poignée étant livrée sans ;
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● son dessin et son volume : la poignée est épaisse. Ses formes manquent de galbe et de rondeur pour être vraiment agréables à l’usage. Si certains amateurs apprécient le look
« pro » qu’elle confère à l’appareil, les photographes qui aiment travailler discrètement préféreront s’en passer ; son ergonomie : si le second déclencheur est pratique, les touches arrière ne sont pas idéalement placées. Les manipuler oblige à crisper les doigts pour maintenir la poignée contre la paume de la main, et soutenir l’optique de la main gauche est obligatoire. Par ailleurs, le multicontrôleur est difficile d’accès ce qui s’avère très inconfortable pour la gestion des collimateurs AF (voir « Appréhender l’AF du 5D Mark III » page 148) ;
● son utilisation sur trépied : la poignée peut gêner l’utilisation du collier de trépied de certaines optiques ou limiter les mouvements de la rotule. Par ailleurs, si la poignée dispose d’un filetage permettant d’installer l’appareil sur un trépied, sa position interdit de laisser une attache rapide
à demeure, la prise en main en vertical devenant alors très inconfortable.
Cinéma et télévision nous abreuvent d’images horizontales et l’ergonomie d’un appareil est bien plus adaptée à ce type de cadrage. Grâce au second déclencheur d’une poignée grip, qui améliore la prise en main, réaliser des images verticales devient plus naturel.
On se surprend même à mieux « voir en vertical », en portrait évidemment, mais aussi en reportage ou en paysage.
(© Pascale Brites)
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